Défi relevé !

Trois étudiants du Master « Arts plastiques, spécialisation jeu vidéo » de notre Université, ont brillamment relevé le défi de réaliser un projet en Humanités numériques dans le cadre d’un stage de fin d’études !

La mission de Loup Francineau, Margaux Sottile et Sacha Alonso : reconstituer un atelier-boutique de parfumerie de l’époque romaine (au 1^er siècle de notre ère) et proposer la visite virtuelle de cet atelier en 3D.

L’originalité du projet consiste à reconstituer, via le numérique, une scène de vie antique en mobilisant des connaissances scientifiques pluridisciplinaires issues de l’archéologie, l’histoire antique, l’histoire des techniques, la linguistique, la parfumerie, la technologie, etc. 

Celui-ci s’inscrit dans une démarche plus globale de médiation patrimoniale numérique développée au sein de Nexus, qui a trouvé une première matérialisation grâce à un partenariat fructueux : Diane Dusseaux, directrice du Site archéologique Lattara-musée Henri Prades et Frédéric Servajean, directeur du LabEx ARCHIMEDE, ont permis à l’atelier du parfumeur de voir le jour en lui accordant une place au sein de l’exposition « Senteurs célestes, arômes du passé. Parfums et aromates dans l’Antiquité méditerranéenne » (voir encadré).

Faire revivre le passé par les Humanités numériques

À côté de la rigueur des restitutions à vocation muséographique, il existe de nombreuses représentations illustrées, en 3D, visant à évoquer le passé par des procédés immersifs. Elles sont mobilisées pour la médiation culturelle, à partir des technologies des industries culturelles et créatives ou celle de l’audiovisuel. Le résultat, même quand il s’étaie des données de l’histoire ou de l’archéologie, épouse plus volontiers les codes esthétiques et ludiques du cinéma ou du jeu vidéo, industries les plus influentes du secteur.

Dans la perspective des Humanités numériques portées par Nexus, le défi proposé aux étudiants par Laurent Fauré (MCF Sciences du langage, LHUMAIN) et Thierry Serdane (MCF en Arts plastiques, RIRRA 21) s’inscrit plutôt dans une démarche de recherche-conception : sur une base scientifiquement documentée et extrapolée, il s’agit de tenter de faire éprouver au public une réalité disparue, dans ses dimensions vivantes. 

Pour ce type de médiation réflexive et illustratrice, une recherche documentaire approfondie et l’implication de plusieurs disciplines académiques sont indispensables pour reconstituer digitalement la réalité de l’époque le plus fidèlement possible. Dans le cas de l’atelier du parfumeur, les connaissances scientifiques actuelles ont guidé toutes les représentations de l’expérience : choix, forme et matière des objets, processus de fabrication, vêtements, gestualité et expression orale de l’artisan, couleurs des murs, détails techniques du pressoir à huile, etc.

Soutenus par le partenariat avec le LabEx ARCHIMEDE, les échanges interdisciplinaires permanents entre chercheurs (dont Stéphane Mauné, directeur de recherche au CNRS/LabEx ARCHIMEDE et Nicolas Monteix, MCF en histoire et archéologie romaines à l’université de Rouen, dont il faut saluer les précieuses contributions), ont permis d’ajuster scientifiquement le projet aux exigences de la médiation muséale et de l’accessibilité. Les étudiants, à partir de ces apports, ont réalisé le prototype final et apporté leur expertise en modélisation 3D, animation et leur connaissance du médium et de la médiation expérientielle. Ils ont aussi su développer leurs compétences pour s’adapter au contexte et aux besoins de l’expérience. En contrepartie, la reconstitution virtuelle a suscité de nouveaux questionnements permettant d’actualiser le débat scientifique. 

Ce dispositif expérimental et exploratoire se veut une première étape d’une démarche plus générale pour de futures réalisations en Humanités numériques qui pourront s’incarner au sein de la Fabrique.

L’exposition « Senteurs célestes, arômes du passé. Parfums et aromates dans l’Antiquité méditerranéenne » du Site archéologique Lattara-musée Henri Prades retrace l’histoire olfactive de l’Antiquité méditerranéenne, à travers une centaine d’œuvre venues d’institutions publiques et de collections particulières de France et de Suisse qui présentent les substances aromatiques employées au cours de l’Antiquité en Égypte, en Grèce et en Étrurie. L’atelier du parfumeur antique en réalité virtuelle contribue au parcours du visiteur en lui proposant de rencontrer un artisan parfumeur de Paestum, en Campanie, qui l’accueille dans son atelier et lui fait partager les étapes de création d’une essence de pétales de roses de Campanie : le « rhodinon », parfum fameux dans l’Antiquité.

Plongez au cœur de l’Antiquité méditerranéenne 

du 20 juin 2024 au 3 février 2025.

L’exposition « Senteurs célestes, arômes du passé. Parfums et aromates dans l’Antiquité méditerranéenne » présentée au Site archéologique Lattara-musée Henri Prades de Montpellier Méditerranée Métropole est le fruit d’une collaboration entre le musée Henri Prades, le LabEx ARCHIMEDE et notre Université, avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre.

Retrouvez toutes les informations sur le projet sur la page dédiée du site web de l'Université Paul-Valéry.